Face à l’augmentation continue du prix de l’électricité (84% en 2023 selon l’INSEE), les ménages français se tournent de plus en plus vers l’énergie solaire.
Si selon nous, le photovoltaïque est plus qu’un choix d’avenir, il y a des éléments fondamentaux à connaître avant de procéder à une installation.
On vous explique tout en détail.
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Table des matières
Panneau Solaire : Thermique ou Photovoltaïque ?
Peu connaissent la différence.
Pourtant, elle est fondamentale. A vrai dire, le terme « Panneau solaire » est un abus de langage, il désigne l’utilisation de l’énergie solaire. Mais sans le suffixe « Thermique » ou « Photovoltaïque » on ne sait pas comment cette énergie est-elle utilisée. On devrait dire soit « panneau solaire thermique » ou « panneau solaire photovoltaïque ».
Si l’énergie solaire est utilisée pour chauffer la maison :
– L’eau chaude sanitaire dans le cas d’un ballon solaire
– Le chauffage et l’eau chaude sanitaire dans le cas d’un système solaire combiné.
Alors, on parle de panneaux solaires thermiques
A l’inverse, si l’énergie solaire est utilisée pour produire de l’électricité (grâce à l’effet photovoltaïque découvert par notre compatriote Edmond Becquerel), on parle de panneaux solaires photovoltaïques.
Certains types de panneaux solaires assurent la double fonction thermique et photovoltaïque. On les appelle dans ce cas, des « panneaux solaires hybrides ».
Comprendre l'évolution du prix des panneaux solaires
Depuis 2009, le prix de production du photovoltaïque a été divisé par 15. C’est bien entendu ce qui l’a rendu abordable pour le grand public et les ménages français.
Les facteurs de la chute des prix
Innovations technologiques
Les progrès en matière de fabrication ont été fulgurants. Par exemple, la technique du « passivated emitter and rear cell » (PERC) a permis d’augmenter considérablement l’efficacité des cellules solaires, ce qui signifie qu’elles peuvent convertir davantage de lumière solaire en électricité.
En parallèle, l’utilisation de matériaux innovants, comme les pérovskites, a la potentialité de révolutionner encore davantage le rendement des panneaux dans les années à venir.
Économie d'échelle et production en masse
Avec l’augmentation de la demande mondiale, les usines ont optimisé leurs lignes de production, permettant ainsi de réduire les coûts. Ainsi, un panneau qui coûtait près de 77 euros le watt en 1977 coûte aujourd’hui moins d’un euro le watt.
Actuellement, la Chine domine complètement le marché de la production photovoltaïque
Incitatifs gouvernementaux
Face à l’urgence climatique, de nombreux gouvernements, dont les nôtres, ont mis en place des aides financières pour stimuler l’adoption du solaire.
Ces incitations ont non seulement rendu le solaire plus abordable pour les particuliers, mais elles ont également encouragé les entreprises à investir dans la recherche et le développement.
(Nous reviendrons en dernière partie sur les aides et subventions mis en place pour soutenir l’installation de panneaux solaire).
Comparaison des prix actuels avec les années précédentes
Si l’on jette un œil en arrière, l’évolution du prix des panneaux solaires est stupéfiante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
– Dans les années 2000, adopter l’énergie solaire était presque un luxe. À l’époque, le coût moyen d’un watt solaire oscillait autour de 10 euros. On était loin, très loin des tarifs actuels.
Mais ensuite, quelque chose de remarquable s’est produit.
– Dès 2010, on a commencé à sentir une chute drastique. Le prix est descendu à environ 4 euros le watt. Et ce n’était que le début.
– À mesure que l’année 2015 pointait son nez, la barre symbolique des 2 euros le watt avait été franchie.
Les raisons ? Les avancées technologiques que nous évoquions précédemment, les politiques d’incitation et le jeu de l’offre et de la demande sur un marché de plus en plus mature.
– En 2023, selon les sources, le prix moyen d’un watt solaire était d’environ 0,45 à 0,65 euro.
Pour mettre tout cela en perspective : Si, il y a vingt ans, vous aviez envisagé d’installer des panneaux solaires, vous auriez probablement dû débourser 10 fois plus que ce que vous paieriez aujourd’hui pour une technologie similaire.
Alors, bien sûr, la tendance sera à surveiller. Mais une chose est sûre : avec l’urgence climatique et l’évolution technologique, le solaire a encore de beaux jours devant lui.
Le type de panneaux et son impact sur le prix
L’univers des panneaux solaires peut parfois s’apparenter à une jungle dense : il existe une multitude de types et de technologies. Tous ne sont pas créés égaux, tant en termes de performance que de coûts.
Le panneau monocristallin : la qualité premium a un coût
Les panneaux monocristallins sont souvent perçus comme les Rolls-Royce des panneaux solaires. Ils se distinguent par leur couleur noire uniforme et leur rendement élevé.
Avantages : Plus efficace en termes de production d’énergie par mètre carré, ce qui les rend idéaux pour les surfaces limitées.
Inconvénient : Ils sont généralement plus chers que leurs homologues.
Le panneau polycristallin : l'équilibre entre coût et efficacité
De couleur bleutée avec un aspect moucheté, les panneaux polycristallins sont moins efficaces que les monocristallins, mais sont aussi généralement moins coûteux.
Avantages : Un excellent compromis pour ceux qui disposent d’une grande surface de toit et souhaitent maîtriser leur budget.
Inconvénient : Moindre efficacité, surtout par faible luminosité.
Le panneau à couches minces : la nouvelle technologie abordable
Les panneaux à couches minces sont assez différents des panneaux cristallins traditionnels. Comme leur nom l’indique, ils sont plus fins et peuvent être fabriqués à partir de divers matériaux, le plus courant étant le tellurure de cadmium.
Avantages :
Flexibilité : Ces panneaux peuvent être fabriqués pour être extrêmement fins et flexibles, les rendant appropriés pour une variété d’applications où les panneaux traditionnels ne seraient pas adaptés.
Coût : Ils ont tendance à être moins chers à produire que les panneaux cristallins, ce qui se reflète souvent dans le prix de vente.
Esthétique : Avec une apparence plus uniforme, ils peuvent être esthétiquement plus attrayants pour certaines utilisations.
Inconvénients :
Efficacité : Les panneaux à couches minces ont généralement un rendement plus faible que les panneaux cristallins. Ils nécessitent donc une surface plus importante pour produire la même quantité d’énergie.
Durabilité : Bien que la technologie s’améliore, leur durée de vie peut être légèrement inférieure à celle des panneaux cristallins.
Au-delà du prix initial : les dépenses et économies à anticiper pour l'achat d'un panneau solaire
Le choix de l'installateur
Bien que les panneaux eux-mêmes aient vu leur prix diminuer, l’installation nécessite l’intervention de professionnels qualifiés. Il est impératif que votre installateur dispose de la certification Quali PV.
Selon la complexité de votre toiture et la région où vous habitez, ces coûts peuvent varier.
En moyenne, attendez-vous à ce que l’installation représente entre 20% et 25% du coût total du projet.
Raccordement au réseau
Si vous prévoyez de revendre votre surplus d’énergie au réseau, il faudra prévoir des frais de raccordement. Ces coûts varient également selon les régions et les spécificités de votre installation.
La maintenance
Les panneaux solaires sont conçus pour durer entre 25 ans et 30 ans. S’ils sont résistants, ils ne sont pas invincibles. Des grosses intempéries peuvent les endommager, ou avec le temps, certains composants peuvent nécessiter un remplacement. Pensez donc à un petit budget annuel de maintenance (environ 150 €).
Estimer ces économies d'énergie
Pour que ça soit plus parlant, prenons le cas d’une maison de 100m² dans le Rhône avec un compteur de 6kVA et qui paie le nouveau tarif réglementé d’EDF d’Août 2023 de 0,2276 € le kWh. Admettons que sa consommation annuelle d’électricité soit de 9000 kWh. Et que vous avez décidé d’installer des panneaux solaires d’une puissance de 5kW.
Déterminez votre consommation actuelle
Vous consommez 9 000 kWh par an, d’après vos factures d’électricité récentes. Avec le tarif actuel de 0,2276€/kWh, cela équivaut à une dépense annuelle d’environ 2 048,40€.
Calculez votre production potentielle
Le Rhône bénéficie d’en moyenne 2000 heures d’ensoleillement par an.
Avec une installation de 4,5 kW, en conditions optimales, vos panneaux pourraient produire 4,5kW x 2000h = 9 000 kWh par an en théorie.
En tenant compte de l’efficacité de conversion et d’autres facteurs tels que les pertes liées à l’ombrage, la dégradation des panneaux, les pertes d’inversion, etc., la production réelle pourrait être d’environ 80% de la production théorique. Ainsi, 80% de 9 000 kWh équivaut à 7200 kWh.
Vous pourriez donc s’attendre à une production annuelle d’approximativement 7200 kWh.
Estimez vos économies
Avec une production de 7 200 kWh à un tarif de 0,2276€/kWh, vous pourriez économiser environ 1638 € par an si vous produisiez votre propre électricité.
Prenez en compte l'augmentation prévue des tarifs d'électricité
Avec la crise énergétique que nous traversons et le conflit russo-ukrainien, les tarifs vont malheureusement continuer de s’envoler.
Il serait difficile de chiffrer cette augmentation, mais il faut toutefois en tenir compte lors d’une évaluation de la rentabilité d’un projet photovoltaïque.
5. Réduisez le prix de vos panneaux solaires grâce aux aides financières
Les aides nationales
La Prime Autoconsommation
La prime à l’autoconsommation est une subvention accordée aux propriétaires qui choisissent d’installer des panneaux solaires pour produire et consommer leur propre électricité. Cette prime vise à encourager l’autoconsommation d’électricité produite à partir d’installations photovoltaïques.
La prime est attribuée pour une durée de 5 ans, versée désormais en une fois.
Son montant dépend de la puissance de l’installation.
Si l’on reprend notre exemple précédent, pour une installation de 4,5 kW comme la vôtre, par exemple, le montant s’élève à 290×4,5= 1305 €.
Pour bénéficier de cette prime, il vous suffit de déposer une demande d’aide sur le site des aides de l’État après avoir signé un contrat avec un professionnel labellisé RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
| Prime à l'autoconsommation en euros par kWc* | |
|---|---|
| Puissance de l'installation | Montant de la prime pour une installation |
| Inférieure ou égale à 3 kWc | 380 € /kWc |
| Entre 3 et 9 kWc | 290 € /kWc |
| Entre 9 et 36 kWc | 160 € /kWc |
| Entre 36 et 100 kWc | 80 € /kWc |
La TVA à taux réduit
Elle permet d’avoir une TVA à 10% au lieu de 20% pour toute installation de panneaux solaires inférieure à 3kW par un installateur RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
C’est au professionnel d’appliquer ce taux réduit directement sur votre devis ainsi que sur la facture finale.
Les aides locales
On retrouve des centaines de dispositifs initiés par les communes ou les régions pour financer partiellement une installation solaire. Ces dispositifs sont pour la plupart parfaitement cumulables avec les aides nationales (prime autoconsommation et TVA à taux réduit).
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